Définition :
La discipline :
La psychomotricité est un domaine des sciences humaines spécialisé dans les interactions entre motricité, cognition et psychisme dans leurs contextes émotionnel et relationnel. Elle représente l’ensemble des phénomènes relatifs à l’expression et à la régulation des comportements à la fois moteur et psychologique au niveau du corps.
Les fonctions psychomotrices :
L’OMS définit les fonctions psychomotrices comme des fonctions mentales ayant pour spécificité le contrôle des évènements moteurs et psychologiques du corps (2001). Les fonctions psychomotrices étudiées par la profession de psychomotricien sont :
- Tonus
- Equilibre (statique et dynamique)
- Praxies
- Latéralité
- Organisation spatiale
- Rythme
- Intégration corporelle
L’attention et les fonctions cognitives ayant une répercussion sur la motricité du sujet sont aussi des fonctions étudiées.
La profession :
Le psychomotricien est un professionnel de santé qui exerce ses actes sur prescription médicale. Il est le spécialiste de la psychomotricité du sujet et réalise des interventions préventives, diagnostiques, éducatives, rééducatives et thérapeutiques.
Il est spécialiste de la psychomotricité du sujet.
Les textes réglementaires :
La profession de psychomotricien est encadrée par le Code de la Santé Publique (CSP) en tant que profession de santé : le psychomotricien est un professionnel de santé, auxiliaire médical. Une partie législative définit les modalités d’exercices (L4332-1 à L4332-7) et une partie réglementaire détaille les actes professionnels (R4332-1 à R4332-15).
Le psychomotricien est détenteur d’un Diplôme d’État.
« Est considérée comme exerçant la profession de psychomotricien toute personne qui […] exécute habituellement des actes professionnels de rééducation psychomotrice […].
Les psychomotriciens exercent leur art sur prescription médicale. »
Extrait de l’article L4332-1
Les psychomotriciens sont habilités à accomplir les actes professionnels suivants :
« 1° Bilan psychomoteur ;
2° Education précoce et stimulation psychomotrices ;
3° Rééducation des troubles du développement psychomoteur ou des désordres psychomoteurs suivants au moyen de techniques de relaxation dynamique, d’éducation gestuelle, d’expression corporelle ou plastique et par des activités rythmiques, de jeu, d’équilibration et de coordination :
a) Retards du développement psychomoteur ;
b) Troubles de la maturation et de la régulation tonique ;
c) Troubles du schéma corporel ;
d) Troubles de la latéralité ;
e) Troubles de l’organisation spatio-temporelle ;
f) Dysharmonies psychomotrices ;
g) Troubles tonico-émotionnels ;
h) Maladresses motrices et gestuelles, dyspraxies ;
i) Débilité motrice ;
j) Inhibition psychomotrice ;
k) Instabilité psychomotrice ;
l) Troubles de la graphomotricité, à l’exclusion de la rééducation du langage écrit ;
4° Contribution, par des techniques d’approche corporelle, au traitement des déficiences intellectuelles, des troubles caractériels ou de la personnalité, des troubles des régulations émotionnelles et relationnelles et des troubles de la représentation du corps d’origine psychique ou physique. »
Extrait de l’article R4332-1
Modes d’intervention du psychomotricien :
Organisation du suivi psychomoteur
A la suite d’une prescription médicale, le psychomotricien reçoit le sujet pour répondre à l’orientation. Grâce au bilan, il établit un diagnostic psychomoteur contribuant au diagnostic médical. Le compte rendu de bilan psychomoteur peut lui permettre de proposer des soins psychomoteurs adaptés. L’intervention d’un psychomotricien n’est pas pris en charge par l’assurance maladie.
Le bilan psychomoteur comprend généralement des entretiens clinique et anamnestique, l’utilisation de tests standardisés, d’échelles, d’épreuves et de mises en situations, couplés aux observations cliniques du psychomotricien. Il permet au clinicien, en fonction de la situation, d’évaluer et d’apprécier les éventuels compétences, dysfonctionnements, retards, potentialités, voire de dépister/diagnostiquer des troubles au sein de l’organisation psychomotrice du sujet. A l’issue de l’examen, le psychomotricien formule une conclusion qui dresse un profil psychomoteur et propose, si nécessaire, un projet d’intervention personnalisé et éventuellement des orientations complémentaires pour avis médical ou paramédical. Un retour, comprenant la conclusion ainsi que des recommandations, est réalisé à la personne évaluée, au médecin prescripteur et, selon la situation, au représentant légal.
Les soins psychomoteurs : Les soins respectent un projet d’accompagnement formulant des objectifs, des moyens et des modalités de mise en œuvre. Diverses méthodes et techniques psychocorporelles sont ensuite proposées pour mener à bien le suivi et atteindre les objectifs fixés. L’ensemble des médiations utilisé est proposé dans un cadre relationnel de qualité incluant une caractéristique ludique et de plaisir. Une réévaluation des compétences du sujet à un temps donné permet de mesurer l’efficacité des soins apportés et de statuer sur le maintien, l’arrêt ou l’évolution de l’accompagnement.

Les autres types d’intervention du psychomotricien :
- Prévention : le psychomotricien peut avoir des actions de prévention concernant notamment les troubles mentaux, neurodéveloppementaux et neurodégénératifs ainsi que les risques de maltraitances.
- Éducation psychomotrice : le psychomotricien peut intervenir auprès de la personne et/ou de son entourage dans le cadre de la stimulation du développement psychomoteur ou encore la préservation des acquis pour le maintien et le développement de l’autonomie.
- Éducation Thérapeutique du Patient (ETP) : le psychomotricien peut faire partie de programmes d’ETP afin d’accompagner le patient à mieux gérer sa vie avec une maladie chronique.
- Expertise et conseil : le psychomotricien peut proposer des actions de conseil notamment dans le cadre de l’insertion socio-professionnelle et de la scolarisation mais également contribuer à des travaux d’expert concernant des recommandations de pratique ou de structuration de parcours de soins.